Le masque FFP2, plus protecteur, devient obligatoire en Autriche et la Bavière dans certaines situations. Il reste néanmoins beaucoup plus cher que le masque chirurgical, même si les prix ont baissé en quelques mois.
Il faudra désormais porter un masque FFP2 dans le métro de Vienne ou les boutiques de Munich. Face à la persistance de l’épidémie, et aux craintes que suscitent les nouvelles variantes supposément plus contagieuses, l’Autriche et la Bavière ont décidé de rendre obligatoire le port de ce type de masque dans les magasins et les transports en commun – et l’Allemagne toute entière pourrait bientôt prendre le même chemin. Plus protecteur que le masque chirurgical, le masque FFP2 – le « bec de canard » – est aujourd’hui beaucoup moins répandu, notamment de notre côté du Rhin.
Mais de quoi parle-t-on exactement? Le masque FFP2 protège celui qui le porte contre les particules en suspension dans l’air, en filtrant une très grande partie des aérosols de plus de 0,6 micromètre – le masque chirurgical, lui, évite la projection ou l’inhalation des gouttelettes de plus de 3 micromètres. C’est avant tout un équipement de protection individuelle: au-delà des hôpitaux ou des cabinets de médecin, on le retrouve très souvent dans les métiers du bâtiment ou de l’industrie, dont les activités génèrent des poussières ou des rejets toxiques pour les travailleurs.
En France, la vente avait été dans un premier temps restreinte aux seuls soignants, mais tout le monde peut désormais s’en procurer dans les pharmacies, les magasins de bricolage ou auprès des fournisseurs de produits médicaux (mais pas dans les supermarchés). Reste qu’il est beaucoup moins abordable que le masque chirurgical, même si les prix ont baissé depuis le début de la pandémie: à l’unité, il est près de 10 fois plus cher que le masque chirurgical. Sur Amazon, la boîte de 20 masques FFP2 la plus vendue est actuellement au prix de 29.99 euros, contre près de 40 début octobre, et près de 45 en novembre:

Attention aux annonces alléchantes
Si vous envisagez d’acheter des masques FFP2, gare aux arnaques: sous les annonces en ligne aux prix alléchants, beaucoup d’acheteurs se plaignent de produits bas de gamme, parfois non conformes aux normes européennes – des normes étrangères équivalentes, comme le masque américain N95 ou chinois KN95, sont aussi valables.
« Un contrôle d’étanchéité doit être effectué: couvrir la surface filtrante du masque en utilisant une feuille plastique maintenue en place avec les deux mains. Inspirer: le masque doit s’écraser légèrement sur le visage. Si le masque ne se plaque pas, c’est qu’il n’est pas étanche et il faut le réajuster », explique la DGCCRF.
Lors de votre achat, il faut donc bien vérifier que le masque affiche les symboles FFP2, N95 ou KN95, ainsi que le marquage CE et la norme EN149:2001. Difficile de se fier à certains produits vendus sur les marketplaces d’Amazon ou par exemple Aliexpress: les photos du produit peuvent afficher ces signes de qualité, mais pas le produit que vous allez effectivement recevoir dans votre boîte aux lettres… Mefiez-vous alors des revendeurs qui proposent des prix très bas.

En théorie plus protecteur que le masque chirurgical, le FFP2 n’a aucune plus-value s’il est mal utilisé ou que le matériau filtrant est de mauvaise qualité. Si de l’air fuit du masque, parce qu’il est mal adapté au visage de celui qui le porte, il ne protège pas davantage contre l’inhalation des particules en suspension dans l’air. Attention aussi aux masques vendus dans les magasins de bricolage: ils sont souvent munis d’une valve permettant de mieux respirer mais, dans le cas de la pandémie, cette valve propage le virus autour de soi lorsque l’on expire.
Sa généralisation en France n’est, pour l’heure, pas au programme du gouvernement. Le masque FFP2 reste réservé en priorité aux soignants, qui eux-mêmes se servent le plus souvent de masques chirurgicaux, sauf dans des opérations ou le patient ne peut pas porter lui-même un masque comme l’intubation ou la kinésithérapie respiratoire.